
Entendre des sons qui ne sont pas réels? Voici ce que fait votre cerveau
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Avez-vous déjà entendu un léger bourdonnement dans vos oreilles alors que tout autour de vous était silencieux ? Ou cru que quelqu'un vous appelait alors que personne n'était là ? Si oui, alors vous n’êtes certainement pas seul.
Voici des exemples de sons fantômes. Ce sont Des bruits que votre cerveau crée sans aucune source extérieure. Chez certaines personnes, ils sont intermittents. Chez d'autres, ils sont constants.
Explorons ensemble deux formes courantes de sons fantômes : les acouphènes et les hallucinations auditives. Elles peuvent paraître inhabituelles, mais elles sont plus fréquentes qu'on ne le pense. Et elles nous en disent long sur la façon dont le cerveau traite le son, même en l'absence de son.
Nous examinerons les causes de ces expériences, la manière dont elles affectent les gens et ce que la science a découvert sur les raisons pour lesquelles elles se produisent.
Parce que parfois, le silence n'est pas vraiment silencieux du tout.
Le bruit fantôme le plus courant
Les acouphènes se produisent lorsque vous entendez un son qui ne provient pas du monde extérieur. On les décrit comme des tintements, des bourdonnements, des sifflements ou même des sifflements. Ce n'est pas une maladie, c'est plutôt un symptôme, et c'est effectivement le type de son fantôme le plus courant.
Qu'est-ce que l'acouphène ?
Les acouphènes surviennent lorsque le cerveau crée l'illusion d'un son. Dans la plupart des cas, ils sont subjectifs. Cela signifie que seule la personne qui les ressent peut les entendre. Les acouphènes objectifs sont beaucoup plus rares : un médecin peut également détecter le son, souvent causé par la circulation sanguine ou le mouvement musculaire dans l'oreille.
Il n'existe pas de son ou de volume unique ; il peut être faible, fort, aigu ou grave. Pour certaines personnes, il s'atténue progressivement au fil de la journée. Pour d'autres, il est constant et profondément pénible et agaçant.
Quelles en sont les causes ?
Les acouphènes ont de nombreuses causes possibles :
- Perte auditive, notamment liée à l'âge ou au bruit
- Exposition à des bruits forts, comme des concerts ou des travaux industriels
- Infections de l'oreille, accumulation de cérumen ou blessure
- Stress et anxiété
- Certains médicaments, comme de fortes doses d’aspirine ou d’antibiotiques
Ces déclencheurs ont en commun de réduire ou de déformer les informations que le cerveau reçoit de l'oreille. En réponse, le cerveau « comble les vides » en créant des sons.
chercheurs je crois que cela est lié à la neuroplasticité - La capacité du cerveau à se réorganiser et à s'adapter. Lorsque les informations normales provenant de l'oreille sont perturbées, le cerveau peut augmenter le volume du cortex auditif pour compenser.
Est-ce courant ?
Les acouphènes sont plus fréquents qu'on ne le pense. Selon Organisation mondiale de la santé Selon l'OMS, elle touche plus de 740 millions de personnes dans le monde, et environ 120 millions en souffrent comme d'une maladie chronique qui les perturbe au quotidien. Cela représente près d'une personne sur dix dans le monde, un chiffre considérable, non ?
Elle est plus fréquente chez les adultes de plus de 50 ans, mais peut toucher n’importe qui, y compris les jeunes exposés à des bruits forts, ce qui devient de plus en plus courant de nos jours.
Comment le cerveau crée du son sans son
Malheureusement, les acouphènes sont un problème cérébral. Même lorsque les oreilles sont endommagées ou n'émettent plus de signaux sonores clairs, le cerveau reste actif en permanence. Il tente de compenser l'absence de signal sonore. Cela peut conduire à la perception de sons qui n'existent pas réellement.
Plasticité cérébrale et lacunes auditives
Lorsque vous perdez une partie de votre audition, que ce soit à cause du vieillissement, d'un bruit intense ou d'une blessure, le cerveau ne se tait pas. Au contraire, il essaie de Comblez les lacunes. Cela augmente l'activité du cortex auditif, la partie du cerveau qui traite le son. C'est ce qu'on appelle le gain central. Imaginez que vous montiez le volume de votre chaîne stéréo pendant qu'une chanson est jouée doucement. C'est ce que fait le cerveau lorsqu'il détecte une diminution du volume.Cela commence à allumer le système, mais en faisant cela, il peut commencer créer du son par lui-même, fascinant.
Le cortex auditif en surmultipliée
Les scanners cérébraux le confirment. Les personnes souffrant d'acouphènes présentent souvent des anomalies de l'activité neuronale dans leur cortex auditif. Certaines zones deviennent hyperactives, tandis que d'autres dysfonctionnent. Études Des études utilisant l’IRMf (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle) ont montré que même dans un silence complet, les zones auditives du cerveau des personnes souffrant d’acouphènes « s’illuminent », comme si de vrais sons étaient joués.
Ce phénomène est similaire au syndrome du membre fantôme, où une personne ressent une douleur ou des sensations dans un membre amputé. Le cerveau continue d'envoyer des signaux, même lorsque la source physique a disparu. Dans le cas des acouphènes, les oreilles peuvent ne pas fonctionner correctement, mais le cerveau continue de produire le son qu'il s'attend à entendre.
Cela explique également pourquoi les appareils auditifs peuvent parfois s'avérer utiles. En rétablissant un flux d'informations plus normal vers le cerveau, ils réduisent la nécessité pour celui-ci d'inventer des sons. Dans de nombreux cas, cela peut rendre les acouphènes moins perceptibles, voire les faire disparaître complètement.
Hallucinations auditives
Les acouphènes se présentent généralement sous la forme d'un son simple, tel qu'un bourdonnement, un bourdonnement ou un son aigu. Mais certaines personnes entendent Des sons fantômes complexes, comme des voix, de la musique ou des conversations. On les appelle hallucinations auditives. Elles sont différentes des acouphènes et ont souvent des causes très différentes.
Au-delà des sons simples
Les hallucinations auditives impliquent l'audition de sons structurés et significatifs. Un exemple courant est d'entendre quelqu'un parler en l'absence de personne. Certaines personnes perçoivent de la musique en fond sonore ou des phrases spécifiques répétées. Ces sons paraissent réels et semblent souvent provenir de l'extérieur, même s'il n'y a pas de source réelle.
Contrairement aux acouphènes, qui ont tendance à être neutres ou gênants, les hallucinations auditives ont souvent un contenu émotionnel. Elles peuvent être réconfortantes, dérangeantes ou déroutantes. Dans de nombreux cas, le cerveau crée des expériences sensorielles complètes qui semblent liées à la mémoire, à la peur ou à une croyance.
Qui les subit ?
Ces hallucinations sont surtout fréquentes dans les troubles psychiatriques comme la schizophrénie ou la dépression sévère, où les voix peuvent être fréquentes, fortes et pénibles. Cependant, elles surviennent également chez des personnes sans véritable maladie mentale diagnostiquée.
Elles peuvent survenir lors d'un deuil, notamment peu après la perte d'un être cher. Certaines personnes entendent la voix de la personne disparue. D'autres l'entendent lui dire un dernier adieu, ou un adieu qu'elles n'ont jamais eu l'occasion de dire. Ces expériences sont souvent décrites comme vives et émotionnellement intenses, mais ne sont généralement pas des signes de maladie mentale.
Les personnes souffrant de manque de sommeil, de traumatismes, d'épilepsie ou sur le point de se réveiller ou de s'endormir peuvent également entendre des sons qui n'existent pas. C'est un état appelé hypnagogie. Dans certaines circonstances, le cerveau est épuisé ou surstimulé, ce qui entraîne la production de sons inexistants.
Une étude a montré que jusqu'à 10 % de la population générale connaît une forme d'hallucination auditive au cours de sa vie, souvent brève et sans pathologie. Cela montre que la frontière entre perception « normale » et « anormale » n'est pas toujours aussi nette qu'on le croit.
Créer des environnements sonores plus sains
Que vous souffriez d'acouphènes, que vous ayez du mal à vous concentrer ou que vous soyez simplement submergé par le bruit, votre environnement a un impact significatif sur la façon dont votre cerveau traite les sons. Nombreux sont ceux qui ignorent à quel point la qualité acoustique d'un lieu influence leur tension, leur concentration et leur santé mentale.
Comment le son façonne notre état d'esprit
Le cerveau traite constamment les sons, même lorsque vous n'y prêtez pas attention. Dans les pièces où il y a de l'écho, de la réverbération ou du bruit de fond, votre cerveau doit travailler davantage pour filtrer ce qui n'a pas d'importance, ce qui peut entraîner une fatigue plus rapide. Cela peut également accroître la fatigue mentale et aggraver des troubles comme les acouphènes.
En revanche, un espace calme et équilibré permet à votre système auditif de se détendre. Moins de bruit signifie moins d'efforts. Cela aide votre cerveau à se concentrer sur les sons importants, comme la parole ou la musique, sans solliciter vos sens.
Le rôle des panneaux acoustiques
L'utilisation de panneaux acoustiques est une façon d'améliorer votre environnement sonore. Ces matériaux absorbent les réflexions sonores excessives dans une pièce. Cela se traduit par une réduction de l'écho, une meilleure clarté de la parole et un espace plus confortable. Lieux tels que des maisons, des bureaux, des salles de thérapie ou des studios, et bien plus encore, peuvent être traités.
Ils ne sont pas réservés aux professionnels ou aux musiciens. Les panneaux acoustiques peuvent aider tous ceux qui recherchent un environnement plus détendu et plus concentré. Vous travaillez à domicile, souffrez de sensibilité sensorielle ou recherchez simplement un peu de calme et de tranquillité après une longue journée.
Il s'agit de créer un espace où votre cerveau n'a pas à lutter pour entendre clairement. Ce petit changement peut faire une grande différence.
Comment traiter les sons fantômes ?
Une meilleure acoustique peut réduire le stress et soulager la tension mentale causée par les bruits indésirables. De nombreuses personnes souffrant d'acouphènes ou d'hallucinations auditives ont besoin d'un accompagnement plus structuré. Heureusement, les sons fantômes peuvent souvent être gérés, même s'ils ne peuvent pas être complètement traités.
Gestion des acouphènes
Comme nous le savons, il n’existe pas de solution universelle pour les acouphènes, mais plusieurs approches peuvent aider à réduire leur impact.
- Thérapie sonore utilise un bruit de fond, comme un bruit blanc, un bruit rose ou des sons naturels doux, pour atténuer les bourdonnements et aider le cerveau à en détourner l'attention. Certaines personnes bénéficient également de pistes de masquage personnalisées ciblant des fréquences spécifiques.
- La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est l'un des traitements les plus efficaces. Elle ne supprime pas le bruit, mais contribue à réduire la détresse émotionnelle qu'il provoque.
- Les appareils auditifs peuvent être très utiles aux personnes malentendantes. En améliorant le son normal, ils minimisent le contraste entre le calme et les acouphènes, rendant les faux sons moins perceptibles.
- La réduction du stress est un facteur important. Les acouphènes s'aggravent souvent avec l'anxiété, la fatigue ou les périodes de stress intense. La pleine conscience, l'exercice et une bonne hygiène du sommeil peuvent aider à gérer les symptômes.
Traiter les expériences auditives complexes
Le traitement des personnes qui entendent des bruits fantômes structurés, tels que des voix ou de la musique, dépend de la cause. S'ils sont liés à un trouble psychologique ou neurologique, le traitement peut inclure :
- Thérapie par la parole pour explorer les déclencheurs émotionnels ou les traumatismes
- Médicaments, si les symptômes sont graves ou persistants
- Amélioration des habitudes de sommeil, car les hallucinations apparaissent souvent lorsque le cerveau est fatigué ou surstimulé
Même dans les cas non cliniques, ces expériences méritent qu'on s'y intéresse. L'objectif n'est pas de faire taire complètement le cerveau, mais de le soutenir afin qu'il n'ait pas à fournir autant d'efforts pour donner un sens au monde.
Les sons fantômes peuvent paraître étranges, mais ils sont plus courants et plus humains qu'on ne le pense. Qu'il s'agisse d'une sonnerie persistante ou d'une voix inaudible, ces expériences nous rappellent à quel point le cerveau est actif et réactif, même en silence.
Ils peuvent être frustrants. Parfois même effrayants. Mais ce n'est pas de votre faute. Ces sons ne sont pas des signes de faiblesse ou d'imagination. Ils reflètent la façon dont le cerveau réagit au changement, à la perte ou au stress. Et même s'ils ne disparaissent pas toujours complètement, ils peuvent être compris, gérés et atténués.
Des choses simples comme une pièce plus calme, un esprit plus serein ou un peu de bruit de fond peuvent faire beaucoup. Tout comme parler à quelqu'un qui comprend.
Si vous ou un proche entendez des sons qui n'existent pas réellement, sachez que vous n'êtes pas seul. Et vous ne l'imaginez pas. Le silence n'est peut-être pas silencieux, mais il n'est pas non plus obligé de durer éternellement.
Lectures et références supplémentaires :
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